Instruments utilisés

T406 de voyage (mon instrument actuel)

Ce télescope est une évolution de mon dobson 400 traditionnel (type Obsession) dont il est question plus loin et dont j'ai récupéré le miroir primaire. Il est adapté au voyage en avion.

Genèse du projet : la construction de ce T400 de voyage a été provoquée par l'opposition de Mars en 2003. En effet, j'ai été subjugué par ce que j'ai vu sur la Planète Rouge lors de cette opposition favorable (le globe a atteint 25'' d'arc) malgré la hauteur modeste au-dessus de l'horizon (30° au mieux depuis la France métropolitaine). L'opposition favorable suivante (à plus de 24''d'arc) est programmée pour 2018, or elle est a priori moins gratifiante en termes de qualité d'image car la hauteur sur l'horizon ne dépassera pas 20°. Dès 2003 je me suis donc promis de me déplacer dans l'hémisphère sud pendant l'été 2018 pour admirer Mars proche du zénith. Mais pour cela, il faut construire un instrument adapté.

Principes choisis au départ pour la structure : Serge Vieillard, avec son T400c, a montré qu'il était possible d'emporter un T400 avec soi en avion, j'avais donc la même problématique que lui et je me suis inspiré de certaines de ses idées. En particulier, j'ai retenu l'utilisation du sandwich balsa-carbone qui permet d'atteindre un ratio rigidité/poids imbattable, sachant que la masse embarquée est un paramètre crucial en transport aérien.

Cependant, si le transport en soute d'avion impose de borner la masse totale, je n'ai pas souhaité construire une structure qui soit la plus légère possible, le poids a également des avantages : télescope moins sensible au vent, on peut changer d'oculaire sans que le télescope ne dépointe, mieux adapté aux accessoires lourds comme la bino que j'utilise toujours en planétaire, ... Le balsa-carbone m'a permis de minimiser la masse de la cage secondaire, ce qui, combiné à une partie basse pas si légère que cela, a mené à une taille de tourillons très contenue et compatible avec un rangement desdits tourillons dans la même boite de transport que le reste de la structure. Du carbone a été également drapé sur la boite à miroir, les tourillons et le rocker, pour une rigidité maximale. Lors de l'observation, la rigidité de la structure est primordiale pour pouvoir suivre manuellement à des grossissements très forts. Le rocker est de forme classique et non pas "flex" pour minimiser sa taille et donc faciliter son rangement dans la boite. Au final, c'est le diamètre de la cage secondaire qui a conditionné la taille de la boite de transport, les tourillons et le rocker étant plus petits qu'elle.

Autre postulat de départ important : je ne prends pas le miroir en bagage à main, mais il part en soute. En effet le poids et la taille de l'ensemble [miroir de 400 + sa boite de transport] dépasse les tolérances pour un bagage cabine de toutes les compagnies aériennes. J'en connais qui ont toujours réussi à passer avec un bagage cabine surdimensionné sans que personne ne dise rien à l'embarquement, mais j'en connais aussi qui ont été contrôlés... alors, mettons le miroir en soute, en adaptant le colisage.

A l'utilisation : terminé en hiver 2014, ce télescope m'a accompagné à Ténérife au printemps de la même année, il n'y a eu aucun souci lors du voyage. Une fois monté, il est sans concession et se fait oublier pendant qu'on a l'oeil à l'oculaire. Sa masse en fonctionnement est de 24kg. Sa compacité est aussi très appréciable quand je l'emmène en voiture, je peux le charger dans le coffre parmi des valises. Dans ce cas, pas de boite de rangement, il est pré-monté (il n'y a plus qu'à assembler les tubes carbone du "serrurier") et prêt pour observer en 10 minutes.

Les éléments de la structure, empilés tels qu'une fois rangés dans la boite de transport aérien. Au-dessus, la cage secondaire, retournée dans le rocker. Sous le rocker, les tourillons (qu'on voit un peu dépasser) et la base. Les 3 pieds de la base passent entre les tourillons. Dimensions ext de la boite de rangement : 58X58X23 et masse <20kg en comptant les vêtements qui calent les divers éléments. La boite à miroir, en carbone, est visible en arrière-plan à droite. Elle sert également de boite de transport pour le miroir, une fois que le barillet est retiré. Le miroir, dans sa boite carbone, elle-même enveloppée de bulle-pack. Les plaques de Styrodur (en rose sur la photo) ont été remplacées par du tapis de gym épais, pour une meilleure absorption des chocs. Le tout entre dans un sac de toile solide. En configuration de transport en voiture. Sur la photo, il manque le barillet, le miroir et le couvercle... Stocké dans le Citroën Berlingo, aménagé en mini van lors d'une escapade dans les Hautes Pyrénées. Il est posé sur la plage arrière (à gauche), tourillons dévissés. Il ne prend pas de place ! Les tubes carbones sont rangés dans un bout de tube PVC, on aperçoit leur extrémité en bas à gauche, près de la mallette d'oculaires d'aspect alu.

 

 

T1m de Stellarzac

Je ne suis pas propriétaire de cet instrument (dommage !) mais je l'ai utilisé fréquemment depuis 2012 et beaucoup de mes dessins du ciel profond ont été faits avec cet instrument.

Ce T1m, construit par Frédéric Géa, est un télescope que l'on peut louer (avec l'hébergement en gîte, juste à côté). Il est situé sur la causse du Larzac, dans un endroit où la pollution lumineuse est très réduite. Le seeing est souvent bon à très bon, ce qui est essentiel pour profiter de la puissance du télescope.

La qualité de construction (mécanique et miroirs) est sans concession, si vous pensiez que les grands télescopes sont capricieux et difficiles à utiliser alors cet instrument vous fera changer d'avis. A titre d'exemple, dans ce géant les Dentelles du Cygne sont d'une complexité inimaginable. De nombreuses galaxies exhibent leur structure de façon évidente. C'est très simple, quelque soit l'objet considéré, c'est dans ce télescope (servi par son ciel) que je l'ai vu le mieux.

De plus, Fred Géa réserve un accueil très chaleureux, c'est lui qui se charge de préparer le télescope et de le pointer. En clair, on arrive avec sa valise et on a juste à se laisser guider d'une nébuleuse à l'autre !

 

Instruments possédés par le passé :

Lunette de 80mm

Ce fut mon premier instrument, une achromatique 83/910 de chez Perl Vixen. Utilisée dans les années 90.

Les images piquées et stables qu'elle fournissait m'ont permis de faire mes premiers dessins de planètes dans de bonnes conditions. Mais l'envie de voir des détails plus fins encore m'a poussé à investir dans un instrument réputé être spécialisé dans l'étude des planètes...

 

Cassegrain de 250mm

Je voulais que ce télescope soit optimisé pour l'observation à haute résolution : qualité de l'optique, peu d'obstruction (0,18), donc rapport focal très grand (F/28), rapidité de mise en température, bon bafflage. Or dans le commerce on ne trouvait à l'époque pas d'engin aussi spécialisé.

Il fallait donc se lancer dans un instrument fait maison, et la réalisation de l'optique fut confiée à des artisans (M.Bonnin pour le primaire et S.Suss pour le secondaire). La première lumière a eu lieu en 1998.

Cet instrument m'a suivi partout, au moindre de mes déplacements il trouvait sa place sur la banquette arrière de la voiture. Le principal avantage de cet instrument par rapport à un Newton de même diamètre, c'est le confort d'observation à l'arrière du tube. On est toujours assis, et on oeuvre avec la planchette à dessin posée sur les genoux, quelque soit la position du tube. Par contre, en plus d'une bonne collimation, il faut veiller à bien confondre les axes optiques des deux miroirs.

J'ai passé des moments extras avec ce tube, qui m'a fait découvrir sur les planètes des détails d'une finesse que, lors de mes débuts en astro, je n'aurais jamais cru pouvoir distinguer un jour.

 

Mais l'envie d'en voir toujours plus m'a repris quelques années plus tard.

 

Lunette de 200mm

Mon expérience passée avec ma petite 80 et d'autres lunettes (dont la 150 de la Sorbonne) m'ont amené à repartir sur un nouveau projet : une «grande» lunette.
J'apprécie la valeur esthétique de l'image donnée par un réfracteur (pas d'aigrettes, image peu mobile), également ce type d'instrument représentait pour moi l'instrument de prédilection pour scruter les surfaces des planètes. Dans cette grande lunette j'escomptais une image plus contrastée que dans mon télescope de 250mm.

Comme pour le cassegrain, une réalisation artisanale s'est imposée.

J'ai opté pour un doublet achromatique de type Fraunhofer 200mm à F/15.

Pour ramener la longueur du tube à une valeur raisonnable, la lunette a été montée en réfracto-réflecteur, dont le tube avait une longueur de seulement un mètre grâce à deux miroirs plans (Lichtenknecker en zérodur) qui repliaient le faisceau lumineux.

Deux objectifs ont été montés sur ce tube : un Clavé et un Bonnin, tous deux de très bonne facture. Les images intra-extra focales étaient exemplaires, au chromatisme près bien sûr.

Cependant, malgré une image agréable à scruter, ce tube a été peu pratique à utiliser car lourd et encombrant. De plus, les détails observés n'étaient guère plus fins et plus nombreux que ceux fournis par le cassegrain, que j'avais revendu pour financer l'achat du Clavé. On peut même dire que le cassegrain 250 montrait davantage de détails.

Finalement, j'ai revendu les deux objectifs et le tube, car cet instrument, peu pratique à utiliser en itinérant, aurait mérité d'être installé en poste fixe.

Et surtout, ce fut l'occasion de me rendre à une évidence : pour voir plus de détails sur les planètes, ce n'est pas la formule optique qui compte, la lunette ne fait pas de miracle ! Ce qui compte, c'est... le diamètre (pourvu qu'il soit d'une qualité suffisante).

 

Newton de 406mm

Pour cet instrument, je suis revenu à du conventionnel.

Je voulais avant tout un instrument facile à utiliser, un truc rustique qui puisse coucher dans le garage, en sortir aisément, et prêt à pointer dès que posé sur le sol.

J'avais également envie de ne plus me cantonner aux planètes, mais de me mettre aussi au dessin du ciel profond. Il fallait donc un «bon» diamètre, permettant de gagner notablement en lumière et en résolution par rapport à mon précédent 250.

Un concept permet de concilier tous ces impératifs, c'est le Dobson. Quand on ajoute à cela qu'on peut aussi démonter un gros Dobson pour le transporter dans une voiture, je n'avais plus à hésiter.

La société Mirro Sphere ( Franck Grière ) a réalisé l'optique de 406mm, et j'ai fabriqué la structure.

Cet engin m'a immédiatement donné satisfaction, il remplit totalement le cahier des charges.

Depuis il a un peu évolué, puisqu'il est maintenant doté d'une plate-forme équatoriale de fabrication personnelle. Toutefois l'usage d'une plate-forme enlève un peu de sa simplicité au principe du Dobson, puisqu'il y a une mise en station à effectuer, même si elle peut n'être que grossière pour une utilisation visuelle. Il est donc installé sous un abri roulant dans mon jardin, et ainsi immédiatement opérationnel malgré l'entrainement horaire. Je le démonte aisément pour l'installer dans ma voiture dès que je veux faire du ciel profond à la campagne.

C'est donc réellement un instrument à tout faire, déjà puissant tout en restant facile d'utilisation.

Par rapport au cassegrain 250, il donne accès à des détails supplémentaires sur les planètes, et pour le ciel profond ça n'a rien à voir...

 

Celestron C9,25

J'ai possédé pendant 2 ans un Celestron 9, en premier lieu pour tester l'apport d'une lame de fermeture sur les effets thermiques instrumentaux. J'avais un a priori assez négatif sur cet instrument du commerce, mais je dois dire que sa qualité optique m'a agréablement surpris, sur l'image de diffraction comme sur les planètes et le Soleil. J'ai eu des vues très fines et contrastées sur Jupiter, Mars et le Soleil. Cet instrument est pourtant obstrué à 36% !

 

Strock 250

Le strock 250 n'est pas un Dobson comme les autres : une fois démonté et rangé, tout tient dans une valise de la taille d'un attaché-case et on peut donc envisager de le prendre en bagage à main lors de voyages en avion vers les tropiques. Concept génial, surtout au vu du diamètre de 250mm qui est déjà respectable. Il m'a donné envie de me lancer dans la construction d'un 400 de voyage.

 

Les accessoires

J'ai finalement assez peu d' oculaires, par contre je dispose de plusieurs Barlow pour faire varier les grossissements.

Pour les planètes, j'utilise une paire de Plossl Televue 20mm montée sur une tête binoculaire. J'ai également une paire de Baader ortho 18mm et une paire de RKE Edmund Scientific de 15mm. La bino est munie d'une barlow X2 'spéciale bino', elle est montée derrière une Powermate X2. Les grossissements obtenus avec les oculaires cités au-dessus sont donc 350X, 400X, 470X.

L'utilisation d'une binoculaire est décisive en observation planétaire, elle apporte un confort d'observation dont on ne peut plus se passer quand on y a goûté. L'avantage d'un tel accessoire est avant tout physiologique, la vision binoculaire permet la perception des faibles contrastes et favorise leur bonne interprétation.

Pour le ciel profond, un oculaire à 100° de champ de 20mm (de marque Explore Scientific) autorise des vues à très grand champ, pour les objets étendus (Gr 88X). Un Ethos 8 permet l'observation intégrale de bon nombre d'objets faibles, avec un grossissement déjà conséquent (220X). Ces deux oculaires peuvent eux aussi être couplés avec des Barlow ou Powermate Televue, afin d'atteindre des grossissements très élevés (jusqu'à 1320X) nécessaires pour palier notre mauvaise acuité en vision nocturne et ainsi détailler les petites nébuleuses planétaires.

Au niveau des filtres , je possède un filtre OIII et un filtre H Beta Lumicon, très appréciables sur les nébuleuses qui émettent dans ces longueurs d'ondes (et elles sont nombreuses à rayonner, dans l'OIII surtout).

A l'exception de Vénus pour laquelle je filtre en violet avec un W47, je trouve que l'utilisation de filtres colorés sur les planètes n'apporte rien. A la rigueur, avec un filtre rouge on voit mieux les contours des "mers" sur Mars, quand les conditions de seeing sont difficiles.

 

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