Sites d'observation


Voici quelques-uns des sites dans lesquels j'ai pu observer. Je ne parle pas de ceux que je n'ai expérimentés que peu de nuits.

 

Le sud Vendée

C'est là que j'habite ! Et en toute logique, la plupart de mes dessins y sont réalisés, surtout dans le domaine du planétaire. Du point de vue fréquence de beau temps, on est pas mal lotis, ce sont les statistiques météo qui le disent : la carte du nombre annuel d'heures d'ensoleillement ci-contre en atteste ! On est dans la poche orange de gauche, juste au-dessus de La Rochelle.

Pour ce qui est de la noirceur, pas de gande ville dans le secteur, mais l'habitat dispersé ne permet pas de trouver un endroit entièrement plongé dans le noir. C'est pourtant pas mal dans certains endroits du département (notamment l'est), avec une mvlon de 6.0 dans la Petite Ourse. Pour un site de plaine on n'a pas à se plaindre.

La transparence est variable, les nuits d'été pouvant être très favorables de ce point de vue.

Pour le seeing c'est plutôt avantageux, le seeing mauvais est rare, grâce à l'écoulement de l'air qui est laminaire ; il vient de l'océan et ne rencontre aucun relief avant d'arriver dans le sud Vendée. Le seeing excellent est rare aussi, d'ailleurs... mais il est souvent moyen à bon, donc exploitable.

Mes dessins de planètes sont en grande majorité faits depuis mon jardin, car mon télescope est installé dans son observatoire, donc immédiatement prêt. Pour les dessins du ciel profond réalisés en Vendée, la plupart du temps je me déplace sur le terrain du club (Centre Astro Vendéen) où il n'y a pas de lampadaires proches.

 

Stellarzac

Comme le nom l'indique, Stellarzac se situe sur le plateau du Larzac, dans un paysage quasi steppique de causses et de chaos rocheux. Ce secteur est sous l'influence climatique de la Méditerranée, il y fait souvent beau et sec, sans le mistral typique de la Provence (ce qui est important pour le confort et le seeing).

Le ciel nocturne est bien sombre, malgré la présence de la ville de Millau à environ 30km. Il faut dire que cette cité est de taille modeste et encaissée entre les plateaux. Hormis cela, rien n'émet de lumière la nuit, à des kilomètres à la ronde. Des valeurs de SQM de 21,7 y sont fréquentes. La transparence est bonne également. Quant au seeing, il est souvent bon, c'est le point fort du ciel ici. Mes plus belles visions des nébuleuses planétaires célèbres de petite taille (Cat's Eye, Blue Snowball, Saturn nebula ...), c'est ici que je les ai eues, à très fort grossissement (2000x) dans le T1m.

Le secteur regorge de villages pittoresques et la nature y est généreuse en beaux panoramas. Le Causse Noir et le Causse Méjean sont à proximité, les Cévennes et le Mont Aigoual également. Il y a de quoi s'occuper touristiquement parlant.

 

Puimichel

Village perché de Provence bien connu dans le milieu de l'astro-amateurisme depuis que Dany Cardoën s'y est installé et y a construit un T1m dans les années 80, faisant de cet endroit un haut lieu de l'observation et du polissage d'optiques de grand diamètre. Nombre d'amateurs y sont passés voire même s'y sont installés. C'est certainement la commune française qui accuse le plus fort taux de télescopes par habitant, et de très loin !

La météo y est favorable (localisation provençale oblige), l'atmosphère sèche offre une belle transparence en dépit d'une altitude modérée (un peu plus de 700m). En février 2012 j'y ai vu un très bon seeing. Les sources de pollution lumineuse sont distantes, le relief accidenté ne permettant qu'une urbanisation fonctionnant en petits villages.

D'ailleurs, dans le secteur les villages sont pittoresques, la campagne est charmante, les sites touristiques sont nombreux. Tandis que Carel, Dany, Serge Deconhiout et sa famille, Seb Moindrot, Seb Lebouc réservent un accueil chaleureux aux amateurs de passage. Mon ami Carel m'héberge à chacun de mes séjours à Puimichel, mille mercis à lui !

 

Le Restefond

Site d'altitude (2600m) dans les Alpes de Haute Provence, près de la frontière italienne, sur la route de la Bonnette (plus haute route d'Europe).

Pour l'observateur cet endroit cumule pas mal d'avantages : beau temps la nuit, excellente transparence d'un site de haute altitude, situation isolée pour une pollution lumineuse très réduite, seeing fréquemment très bon à excellent. Pour ce qui est de la logistique, le camping sauvage des astro-amateurs est toléré par la mairie de Jausiers, commune dont dépend le site du Restefond. Voyez sur la photo l'installation à la sauvage sur le site des carrières, à la fois accessible en véhicule et en retrait de la route. Pour que cette tolérance perdure il est important que chaque astram qui séjourne là-haut veille à respecter l'endroit, au moment du départ il ne doit rester aucune trace de son passage.

Au rang des inconvénients, le site n'est accessible que de juin à octobre (en gros) à cause de l'enneigement. L'altitude peut demander un temps d'adaptation car à 2600m il manque environ 30% de l'oxygène qu'on respire en plaine. Les conditions de vie sont spartiates, la toilette doit être faite à la lingette ou dans le petit torrent qui coule à 10 minutes de marche un peu plus bas, vers les écuries. La météo peut être capricieuse en journée, même en juillet/août le thermomètre peut ne pas passer au-dessus de 10°C. La sensation de chaud/froid y est familière : au soleil on se fait griller la peau à cause du rayonnement, mais dès qu'on passe à l'ombre on grelotte car la masse d'air est fraiche et on a besoin de remettre le pull ou la veste. Il m'est arrivé de passer des journées entières dans les nuages, avec un crachin continuel, des coups de vent et orages sont également possibles. La nuit les températures peuvent être négatives. Bref, c'est un site de haute montagne, il faut donc être équipé contre le froid et la pluie.

Même quand il a fait moche en journée, comme par magie, ça se dégage presque toujours en soirée pour laisser la place à une nuit étoilée... en tout cas c'est le scénario que j'y ai vu à chaque fois. Sur l'ensemble de mes séjours là-haut, le taux de belles nuits a été de 85% environ.

 

Les Hautes Pyrénées

Les Hautes Pyrénées sont à 6h de route de chez moi, contre 12h pour le Restefond. Les statisques météo sont par contre nettement moins bonnes dans les Pyrénées. Autant je peux partir les yeux fermés au Restefond, autant il faut surveiller les prévisions météo avant de partir pour les Pyrénées.

Des spots assez élevés sont accessibles, comme le col des Tentes (2200m) au-dessus de Gavarnie, ou bien Hautacam (1600m) au-dessus de la vallée d'Argelès-Gazost. Le col des Tentes est isolé, vers le sud c'est le nord de l'Espagne qui est peu peuplé donc la pollution lumineuse y est vraiment très réduite, peut-être encore plus qu'au Restefond. La transparence est très bonne, pour faire du ciel profond extrême c'est donc un lieu adapté. Il faut juste savoir que le parking du col des Tentes est également le départ de la randonnée vers la Brèche de Roland et du Taillon, très prisée des pyrénéistes, que ceux-ci peuvent très bien débarquer en plein milieu de la nuit et rester à discuter entre eux pendant 1h pour partager leurs impressions, à la lueur de leurs phares de voitures allumés... c'est également un lieu où on n'est pas censé rester dormir, puisque situé dans le parc national des Pyrénées. Le mieux est donc de rester en contrebas, juste à la limite du parc, quitte à perdre un peu d'altitude et d'être plus encaissé. Autre-chose sur le col des Tentes : le seeing n'a été que très moyen, mais je n'y ai pas passé assez de nuits pour que ce constat ait une valeur statistique. A tester davantage.

 

Ténérife

Ile de l'archipel espagnol des Canaries, Ténérife est au large du sud marocain à 28° de latitude nord. C'est une destination très séduisante pour peu qu'on soit équipé d'un télescope pouvant être embarqué en avion : depuis Nantes le vol est rapide (3h30), direct et abordable, le beau temps est quasi garanti toute l'année, les températures sont douces (sauf en altitude où il fait froid la nuit, et sauf l'été où il fait très chaud), le ciel dans la caldeira est de grande qualité.

Au printemps 2014, j'y ai emporté mon T400 que j'ai utilisé dans la caldeira, à 2100m. Le ciel est époustouflant, très transparent (altitude + sécheresse de l'atmosphère) et pas de pollution lumineuse. Le soir la lumière zodiacale était criante malgré les lumières de l'hôtel Parador pas encore éteintes (j'étais alors à 20m des lumières) et une vision nocturne évidemment pas du tout établie. Certes, la côte sud de l'île est illuminée, mais il n'y a pas de diffusion vers le haut (il fait sec) et c'est une source éloignée et surtout très localisée : on est quand-même en plein océan Atlantique, à part certains secteurs du cordon côtier il n'y a rien pour émettre de la lumière ! Quant au seeing, il est variable si l'on reste dans la caldeira, en fonction de la direction et de la force du vent. Il faut éviter d'être sous le vent du volcan Teide sachant que le flux dominant est de nord / nord-ouest.

Lors de l'été 2018 j'ai constaté un excellent seeing en m'installant à quelques encablures de l'observatoire d'Izana : chaque nuit, les images de Mars et Saturne étaient superbes. Par contre depuis ce spot on a une vue plongeante sur la côte en direction de la ville de La Orotava et ses lumières... si l'on veut éviter cette vision psychologiquement dérangeante (et être moins exposé au vent quand il y en a) il faut aller dans la caldeira.

La vie sur place est des plus agréables, les gens sympathiques, le coût de la vie plus bas que par chez nous, avec de belles villes à visiter (La Laguna qui est superbe, La Orotava pas en reste) et des sites naturels absolument grandioses pour les amoureux de la Nature (le volcan Teide bien sûr, sommet comme caldeira, Masca, Los Gigantes...). En clair, c'est idéal pour qui veut allier observations de grande qualité et tourisme, en particulier si la famille est présente car tout le monde trouve son compte sur cette île. Par contre, y aller avec un petit instrument serait bien dommage.

 

 

 

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